Jazz Cartier fait partie du renouveau du rap nord-américain. Dans un jeu mondialisé, les bastions sont légions et Toronto ne fait pas exception à la règle. Derrière l’émergence de Drake, le « 6. » (code postal de Toronto) porte une scène novatrice et ultra-créative dont Jazz Cartier en est une figure de proue. Membre du crew Get Home Safe avec Derek Wise et Drew Howard, JC laisse sa marque sur un triptyque de projets faisant grimper sa cote coup sur coup entre 2011 et 2016 : Losing Elisabeth, Marauding in Paradise et Hotel Paranoïa. Son morceau Switch est même régulièrement joué au cours des matchs des Toronto Raptors. Tout laisse à penser que Jazz Cartier nous réserve de belles choses tant son potentiel créatif se développe et sa musique est inventive. Un rap intriguant et précis sur des beats plantés et usinés par ses soins, qui s’acharne à brouiller les pistes entre trap, rnb, hip hop et future soul.
Jeune Brooklynois, HDBeenDope fait partie de cette génération de teenager MCs nés dans les années 90 qui invoquent les fantômes du rap underground new-yorkais, dans le sillage direct d’un Joey Bada$$. Avec 15 ans d'entraînement en plus que les MC’s qui l’inspirent, HD développe des facilités évidentes en qualité de MC et de producteur. Dès ses 16 ans, il lance freestyles, clips et mixtapes qui cassent les scores de downloads sur les autoroutes du web hip hop que sont Datpiff et DjBooth. Aujourd’hui la vingtaine passée, HD compte de nombreux faits d’armes à son actif, notamment sa dernière mixtape PHeace Be The Journey, à mi-chemin entre les clins d’oeil à la blaxploitation, les ambiances minimalistes des 90’s et les productions cloud/trap de notre époque.
Woodie Smalls se fait connaître en 2015, à l’âge de 19 ans, grâce à son morceau Champion Sound, un banger hip hop façon golden-era des plus efficaces. On bouge la tête, on est tentés de lever les mains en l’air, on dirait que ça sort tout droit du East Flatbush… Pourtant, malgré son brooklynois très correct, Woodie Smalls aka Woods viens de Saint-Nicolas en Belgique, une ville néerlandophone située au coeur de la région flamande. Élu parmi les freshmens de l’année 2015 par le festival Néerlandais Encore, Woody Smalls s’est déjà produit dans certains des plus grands festivals européens. Avec un univers frais, sans être naïf, évoquant autant Tyler the Creator que Q-Tiq, Woods s’impose comme une nouvelle sensation grâce à son premier disque Soft Parade qui conjugue énergie et mélancolie avec brio.
Derrière ce nom qui peut faire penser à un engin de torture médiéval ou un golgoth des souterrains, se cache la fusion du DJ et beatmaker Rockett Baz et des MC’s du groupe l’Asile, Lucio a.k.a « Le grand miam » et Skid, a.k.a « La science ». Un acronyme mystérieux qui en dit long sur leur sens du travail d’équipe et du jeu collectif. Vous les avez peut-être découverts grâce au clip-manifeste B.A.L.U.S.K dans lequel ils tirent au paintball dans une Clio désossée quand d’autres trimballent des Glocks 9 dans leur nouvelle Bugatti. Grâce à leur Projet Initial, le groupe rennais arbore un rap sans fautes et pertinent qui laisse s’échapper un univers sec tel la Peste noire, impalpable et terriblement séduisant qui les a hissé en finale nationale de Buzz Booster en 2016.