Antoine Elie, né à Rouen, n’a pas encore trente ans. Il pourrait aussi bien en avoir mille.C’est un chanteur funambule, un homme qui n’a pas tout à fait avalé l’enfant, cabossé, qu’il était, c’est unpoète des ombres tenaces et des lumières trompeuses, un archéologue des émotions, les siennes et celles des autres, pareil. C’est un amoureux de l’amour et de ses pièges, des femmes éternelles et qui s’évanouissent pourtant un jour, c’est un citoyen qui n’oublie jamais qu’au bout de la rue, la mort attend, patiemment.
C’est certainement le seul artiste hexagonal qui préfère tordre les genres plutôt que de s’agenouiller de-vant eux. Sa musique est à la fois limpide et dense, barbelée et lumineuse, furieusement vivante et sen-sible-ment au bord du précipice. Antoine Elie ne triche pas et c’est en cela qu’il est également unique. Il aessayé, comme tout le monde, bien sûr. Sans y parvenir.