Avec la sortie le 25 septembre dernier de sa Very Bad Tape 3, le rappeur tourangeau Nivek vient clore un triptyque débuté en 2012. Son producteur attitré, Kremlin nous gratifie d’instrumentales venues de l’espace, lourdes et obsédantes, parfaits supports à l’univers sombre de l’artiste. Les textes, introspectifs et personnels, entre ego-trip décalé et mal-être social donnent à la fois mal à la tête (font réfléchir) et provoquent la nausée (prennent aux tripes). On pourrait parler – si j’ose dire - d’un « égo-bad-social-trip » flirtant tantôt avec le « rap game », tantôt avec le « rap conscient ». Pour un brin de légèreté, Nivek truffe son œuvre de mille et unes références, de Bad Taste (premier film « amateur » Peter Jackson) à l’Odyssée de Pi en passant par Kill Bill ; de Dragon Ball Z à Southpark en passant par les comics us ; d’Anonymous aux Hipsters en passant par la cité… Cette dernière comme ancrée au plus profond de lui. Puis un dernier morceau, plus cool et mélancolique, pour une fin qui sonne comme un début : « Encore du chemin à faire, frère ». Nivek ose les vraies questions : fera-t-il pleurer les têtes d’affiches dans les backstages ? Parviendra-t-il à émoustiller Nikos ? C’est tout le mal qu’on lui souhaite…