Eté 2014, dans une ancienne charpenterie transformée en laboratoire retiré, comme soustraits à l’espace-temps, cinq amis, venus faire de la musique, ont joué les apprentis alchimistes : la matière protéiforme qui a rempli une semaine durant la grande salle sans fenêtre est vite devenue incontrôlable ; comme une épopée musicale à fort pouvoir cinématographique, comme une fabrique à histoires tantôt exaltantes et palpitantes, tantôt joyeuses et dansantes, tantôt étranges et inquiétantes. Du suspens, de la tension, de la joie, du danger et de l’amour. Si le premier morceau pourrait évoquer l’espionnage d’un conciliabule secret d’amibes désireux de changer la nature des êtres, un autre pourrait ressembler à une course folle de gentils zombies qui tenteraient d’échapper à des enfants tueurs maléfiques… Pour le reste, chacun écoutera son album de DRAME comme il le souhaite.
Lorsque Rubin Steiner a annoncé travailler sur un nouvel album 100% électronique de techno et house déviante au moment de la sortie de l'album de DRAME, son nouveau groupe de rock, cela n'a étonné personne. C'est d'ailleurs le succès fulgurant de DRAME, dans lequel il joue de la basse au sein d'un sextet synthés / batterie / percussions / saxophone qui lui a donné envie de se replonger à corps perdu dans la musique électronique de club, et de faire lui même les morceaux qu'il avait envie de jouer durant ses légendaires DJ set. De la techno donc, mais hors des clous bien entendu, dans une veine proche des univers de James Holden, Four Tet, Joakim, Ivan Smagghe, Prins Thomas, Todd Terje ou encore Harmonious Thelonious et Africaine 808 : encore une fois, il sera difficile de ranger cet album dans une case, dans un style. Ce qui est sûr en revanche, c'est que cette nouvelle facette du travail de Rubin Steiner, encore une fois différente et malgré tout très cohérente dans l'évolution de ses albums, font de lui une des figures les plus enthousiasmantes de la musique d'aujourd'hui, qu'on aime suivre dans son jeu de piste musical inlassable et non moins excitant.
Entre post-punk hédoniste et rock mutant, Shiko Shiko crée des compositions épiques où se marient sans complexe rythmiques endiablées, riffs de guitare sauvages et mélodies pop. D’une énergie brute inouïe, leurs concerts donnent à voir un groupe habité, qui exprime sans inhibition l’émotion qui émane de sa musique, aussi surprenante qu’efficace. Un tourbillon intense, qui emporte le public sur son passage et ne laisse personne indifférent.
Depuis une dizaine d'années, THE BRAIN est presque devenu une façon de décrire certaines musiques qu'on n'arrive pas trop à expliquer ("mais si si, tu vois, c'est du genre, heu, à la The Brain quoi ! Tu vois ?"). Des musiques qu'on aime aussi, mais des musiques que, souvent, on a découvert en écoutant cette émission de radio énormissime (sur le net ou sur radio Béton pour les tourangeaux), des musiques dont l'application Shazam nous dit, dans 99% des cas, qu'elle n'existe probablement pas sur iTunes (sans blague ?). Avec The Brain, on hallucine souvent, on rit, on danse, on tape des mains, et on note des noms de groupes qu'on oublie d'aller chercher après, mais on s'en fiche, on se dit qu'on écoutera la prochaine, et celle d'avant : tout est sur leur site, des heures et des heures de bonheur absolu qui rendent l'hiver moins froid et l'été plus doux.