Trente-cinq ans de carrière hors des sentiers du marketing, onze albums studio, 2 500 à 3 000 concerts estimés (personne ne sait !), des hectolitres de sueur… Lofofora, parrain du metal alternatif en France, est loin d’avoir dit son dernier mot.
Encore fâché. Et comment ne pas l’être ? Lofofora est aussi énervé qu’au premier jour et le fait savoir avec un onzième album, Coeur de cible, qui fait suite à Vanités (2019). Histoire de ne pas prendre des vessies pour des lanternes. Ne pas baisser les bras. Ne pas se laisser faire. Refuser d’être une cible, de se laisser submerger par l’apocalypse à venir. Un remontant face à la morosité ambiante, une réaction épidermique à la crise perpétuelle, un baume au coeur guerrier, couleur rouge sang. « C’est le rôle du rock ! Donner de la force à celles et ceux qui nous écoutent. Rester sauvage », explique Reuno Wangermez (chant).
Le bitume sous les pavés, ici il est question d'auto-destruction, de lacération mentale et autres douceurs sur fond d'attaques de Stukas en piqué. Le quatuor Walnut Grove Dc, combo formé à la Rochelle à la fin 2010 sait faire parler la poudre. Après un premier EP qui donne espoir en ce qui reste de sidérurgie française sorti en 2014, un album " Roskov" en 2018 dans lequel Reuno de Lofofora apparait en guest, après plusieurs tournées et des centaines de concerts avec toute la fine fleur du rock français, les Walnut sortent "Deeper". Un EP de 7 nouveaux titres sombres et torturés, lourds et puissants, tactiles et agiles, la machine toujours juste, au coeur, c'est du rock'n'roll.