Pit (aka Pete aka Peter aka Pierre) est né à Orléans il y a une cinquantaine d’années. Vous l’avez déjà forcément vu en concert. Guitariste et chanteur, il a joué dans quasiment toutes les salles de France, tous les clubs, tous les festivals, dans pas mal de skateparks et même sur une piste de ski. En groupe, il joue dans Monde De Merde et dans Brokken Roses. De 1989 à 2018, il a été la voix et le frontman des Burning Heads, jusqu’à la décision de passer à autre chose : le plaisir n’était plus total, or il y avait un deal de sincérité à respecter entre les membres du groupe et leur public. Résumé de cette période avec ses mots : “Je me suis consacré aux Burning Heads à 200 %”.
Récemment, Pierre s’est emparé de la guitare folk que Guillaume des Vulgaires Machins lui avait rapportée d’Amérique du Nord il y a quinze ans et a voulu partager de nouvelles reprises avec nous. Hüsker Dü, Descendents, Snuff : le choix des groupes repris sur la première moitié du disque nous laisse en terrain connu. Plus l’album avance, plus on perd nos repères (à l’exception remarquable de Suzanne Vega, déjà honorée par les Burning Heads dès leurs débuts). Pit interprète des reprises, et aussi des reprises de reprises, comme Junior Murvin vu par le prisme des Clash, Nofx par celui de Frank Turner, Bruce Springsteen par celui de Johnny Cash. Il pousse les arrangements jusqu’à créer une mélodie pour Behind The Wall (l’original de Tracy Chapman est un a cappella) ou en proposant en langue anglaise sa version de La Chanson de Prévert de Serge Gainsbourg.
Reprendre Adriano Celentano lui permet de repenser au bon temps des tournées des “centro sociali” et des squats entre Milan et la Sicile - sans doute est-ce aussi pour lui une manière de glisser un hommage à son père immigré italien venu en France trimer dur comme maçon.
Ces reprises sont sans doute autant de clés pour ouvrir les portes de l’univers de Pit Samprass. Inutile de vous dire qu’il en a bricolé lui-même les serrures.