Emile Sornin a un robot dans sa vie. C’est pas de l’amour, ce n’est pas de l’amitié non plus, et c’est chez Born Bad que Forever Pavot sort un album pour en parler. Après quelques albums de studio bravement pop, ainsi qu’une petite collection de BO, Emile a eu besoin d’un break. Pour y mettre fin, en bon flemmard hyperactif, avec Jonas Euvremer, il s’est lancé dans la fabrication d’un automate dont la fonction était de lui simplifier la vie.
Melchior, qui donne son nom au disque, a une gueule de mannequin de ventriloque, deux mains gauches, des fringues preppy, et un cerveau de silice. Ce cousin boy-scout de Bender doit se fader les entretiens et les réseaux sociaux à la place d’Emile Sornin, prendre la lumière pour lui garantir une sieste à l’ombre. Le plan a marché admirablement : Melchior gère la promo, et son existence a même a remis notre homme au boulot.
Ce nouvel album, c’est un dérapage controlé sur l’ échangeur qui connecte son dernier disque L’idiophone à une nouvelle artère nettement plus phat et quasi totalement anglophone. Pur cholestérol sous les peaux, et basse subcontinentale dans nos visages : ce disque a été électroniqué savamment par Melchior. Petite révolution, Forever Pavot, jadis quasi big-band en concert, tournera en trio basse /batterie / clavier-chant, avec Melchior en guest.