Le feemciing poussé à son plus haut niveau d’aboutissement. Biberonnée à la culture hip hop underground omniprésente à Los Angeles, « Reverie Love » est le produit d’un environnement dans lequel les mots peuvent sauver. Elle se fait déjà remarquer à l’âge de 9 ans pour ses talents d'écriture lors de nombreux concours de spoken word. Reverie perpétue aujourd’hui le savoir-faire du hip hop vrai, fidèle à son contexte et riche d’histoires. Elle couche un paquet de concurrent•es et va jusqu’à quasiment mettre des baffes à son adversaire lors de sa participation aux KOTD, plus grosse ligue de rap a cappella des U.S. En quelques années, elle s’impose comme une storyteller ultra-prolifique et une rimeuse à prendre très au sérieux et délivre un nouvel opus en 2017. Satori, littéralement « compréhension », désigne l’éveil spirituel permanent chez les bouddhistes chan, son et zen. Ouverture de chakras maximum.

D’abord remarquée en 2015 avec son premier EP Breakfast, sorti sur Jihelcee Records, le label de Darryl Zeuja (1995), la jeune chanteuse fait désormais partie des fiertés de la scène genevoise. En combinant un chanté issu de ses racines reggae aux instrumentations hip hop, à la légèreté de la nu soul et l’agressivité de la trap, elle parvient à dessiner un univers unique, inventif et surprenant. Quelques collaborations avec ses proches de la SuperWakClique, une reprise déroutante d’Alright de Kendrick Lamar, et les attentions se tournent vers la sortie de son premier album, Ego, fin 2017. Réussite totale sur le plan musical pour cet opus qui reflète l’éclectisme et la créativité brute d’une artiste captivante.